La Station marine de Concarneau est la plus ancienne station au monde encore en activité. Ce centre dédié aux recherches sur le milieu marin, à l’enseignement, à l’expertise, à la diffusion des connaissances ainsi qu’aux collections figure parmi les 13 sites du Muséum national d'Histoire naturelle.
Histoire
Créée en 1859, par Victor Coste, professeur au Collège de France et médecin de l’impératrice Eugénie, sous le nom de Vivier-Laboratoire, la Station marine de Concarneau constitue la plus ancienne station marine du monde encore en activité.
Elle occupe à Concarneau une situation privilégiée sur la côte sud du Finistère à proximité de l'archipel des Glénan et d'un ensemble unique d'estuaires maritimes à haute productivité. Le port de pêche de Concarneau, par lui-même, constituait jusqu’à très récemment une source exceptionnelle d’approvisionnement en raison de la diversité des zones exploitées et des techniques utilisées.
Dédiée à l'origine à l'élevage des animaux marins tels que les huîtres, les homards et les poissons, la station est rapidement devenue un centre scientifique et intellectuel très actif.
Les techniques d'élevage des poissons plats y sont mises au point à la fin du siècle dernier (Fabre-Domergue et Bietrix, 1880-1185), de même qu'y sont réalisées les expériences à la base de l'embryologie expérimentale (Chabry, 1887). La biochimie comparée prendra ensuite son essor à Concarneau avec Forkin et Roche. Ainsi, la caractérisation de l'hormone thyroïdienne doit beaucoup aux travaux de Roche dans les années 50.
Sous l’impulsion d’Yves Le Gal (directeur de la station de 1968 à 2005), les biotechnologies marines vont se développer à la station avec des recherches fondamentales sur les enzymes et les hormones des organismes marins avec des applications dans différents domaines de l'agro-alimentaire ou de la santé
De nos jours, les recherches à la station se sont diversifiées.
De 1996 à 2005, la station a été gérée par le Muséum national d'Histoire naturelle en concertation avec le Collège de France. Depuis 2005, elle est gérée entièrement par le Muséum et intègre, en 2013, le Service des Stations Marines du Muséum.
Rénovation de la station
La station couvre environ 2 700 m2 (hors viviers) répartis sur trois niveaux et deux ailes de bâtiment. La rénovation récente de la station s'est déroulée en deux phases permettant ainsi une réhabilitation des viviers, la création de nouvelles salles et l’acquisition d’équipements scientifiques.
La première phase de rénovation, de 1999 à 2002, a été la remise en état et l'utilisation des ouvrages de protection (viviers).
Les viviers couvrent une surface d'environ 850 m2. Cet ouvrage de protection de la station contre la mer, nécessitait une rénovation complète. Les bâtiments d'exploitation ont été démolis ainsi que les encorbellements bétonnés. La volonté initiale a été de redonner à ces viviers une configuration aussi proche que possible de l'origine (1859).
Parallèlement, une salle de conférences, une salle de cours et de travaux pratiques sont équipées. La mise en conformité de la station (électricité, fluides, chauffage, sécurité incendie, nouveau groupe électrogène, locaux à risques) est démarrée et prendra fin avec la seconde phase de travaux (2014-2017). Les opérations de restructuration sur les deux périodes ont ainsi permis la création de nouvelles salles d'expérimentation (mésocomes), de réserves d'animaux, d'une salle de quarantaine, etc.
Enfin, l’acquisition d’un microscope électronique à balayage à effet de champ MEB/FEG et d’un séquenceur à haut débit complète cette transformation.
Extension du marinarium
Créé en 1972 sous l’impulsion d’Yves Le Gal, le Marinarium de Concarneau est une zone ouverte au public qui accueille une exposition permanente (collection vivante) et temporaire.
Il s’agrandit entre 1999 et 2002 avec notamment l’adjonction du « Grand aquarium », un couloir de circulation et un local technique (pompe à chaleur, recyclage, filtration). La muséographie est repensée et un espace historique ouvert.
Actuellement, une phase de rénovation du parcours de visite est à l’étude.