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Station marine de Concarneau © MNHN - Agnès Iatzoura

Les sciences participatives

Le Muséum national d’Histoire naturelle, pionnier des sciences participatives en France, propose à tous les citoyens de contribuer à l’amélioration des connaissances sur la biodiversité.

Quand le citoyen devient acteur de la science

Les sciences participatives recoupent des programmes d’étude ou de recherche dont la philosophie repose sur le partage de la démarche scientifique entre participants volontaires (citoyens) et chercheurs académiques dans des objectifs de connaissance de la biodiversité. Ces programmes reposent ainsi sur la participation de citoyens volontaires (gestionnaires d'espaces maritimes, naturalistes amateurs ou confirmés, plaisanciers, agriculteurs, scolaires, associations, promeneurs, pêcheurs à pied, pêcheurs professionnels, etc.).

Leur objectif est en premier lieu scientifique (à savoir améliorer les connaissances) mais également pédagogique (sensibiliser à la démarche scientifique et à la connaissance de la biodiversité) et in fine d’accompagner les politiques environnementales (via la production d’indicateurs, de scénarios et l’évaluation des mesures environnementales).

L’apport des citoyens à la connaissance scientifique est aujourd’hui dans certains domaines indispensable pour documenter et suivre l’état de la biodiversité (répartition de certaines espèces, « points chauds » de biodiversité, tendances temporelles). Ce soutien est aussi essentiel pour contribuer à l’amélioration des connaissances sur le fonctionnement global de ces écosystèmes, leurs réponses aux changements locaux et globaux et surtout pour comprendre l'emboîtement des dynamiques anthropiques et climatiques pour une meilleure gestion.

Répondre à ces questions sous-entend d’être en mesure d’effectuer des comparaisons spatio-temporelles de l’état des systèmes et de leurs dynamiques, ce qui implique d’être en mesure d’échantillonner de manière standardisée de multiples sites dans le temps. Un objectif majeur est donc de constituer des jeux de données suffisamment importants, solides et sûrs pour de telles analyses scientifiques. L’implication de volontaires permet de récolter une grande quantité de données et de manière répétée dans le temps et l’espace ; données que les chercheurs ne pourraient pas obtenir seuls.

Grâce à des protocoles simples, répondant à des questions scientifiques, les citoyens apportent la communauté scientifique de nombreuses données déterminantes pour mieux saisir les changements de notre environnement. Via par exemple les suivis participatifs de biodiversité, ils participent à documenter son état (indicateurs) et à mieux évaluer l’impact des changements environnementaux et l’efficacité des mesures de gestion adoptées. En fonction des programmes, les citoyens peuvent être impliqués dans la co-construction des protocoles, leur amélioration, la collecte des données voire leur analyse ainsi que leur co-interprétation.

Les sciences participatives créent des ponts entre les laboratoires et les citoyens et leur permettent de découvrir ou redécouvrir leur environnement quotidien. Or un nombre croissant d’humains et tout particulièrement les enfants sont de moins en moins susceptibles d'avoir un contact direct avec la nature dans leur vie quotidienne. Cette perte de contact est particulièrement importante en milieu marin laquelle entraîne une visibilité amoindrie de la biodiversité de ce milieu et donc une moindre « appropriation des enjeux ». L’objectif pédagogique de ces programmes est aussi de susciter un engouement pour l’observation d’une nature de proximité afin de renforcer au niveau individuel l’importance accordée à la biodiversité et à sa conservation. Cette perception des changements globaux et la sensibilisation aux enjeux de conservation en milieu marin par un grand nombre peut contribuer à faciliter le dialogue entre acteurs et faire émerger des projets de territoire d’une part, et de mettre en place des mesures de gestion et de protection des milieux plus pertinentes et durables.
 
Enfin, la Station marine de Concarneau renoue avec une double tradition : son implication dans un suivi du plancton dans la baie de la Forêt et les sciences participatives en milieu marin. En effet, la station a été le précurseur dans ce domaine avec l’association pour la découverte du monde sous-marin (ADMS) de 1983 à 2003.